Paul SCHMITTHEISLER

Contenu

Titre (Dublin Core)
Paul SCHMITTHEISLER
Période de vie (Dublin Core)
1918-1988
Biographie (Dublin Core)
Paul Joseph SCHMITTHEISLER est né à Wintzenbach le 13 février 1918. Né dans une famille modeste, il est le fils de Joseph SCHMITTHEISLER qui exerce la profession de cocher à l’Hôtel de la Couronne et d’Emilie HOFFMANN. La famille vit dans un appartement situé au 1er étage du 22 de la rue des Cigognes à Barr.

Après sa scolarité à l’école catholique, il fait son apprentissage de typographe à l’imprimerie du Journal de Barr. Passionné par son métier, il a en outre une affection toute particulière pour le football qu’il pratique au sein du FC Barr dès 1936.

Il est appelé sous les drapeaux le 27 novembre 1939 et affecté au 81e dépôt d’infanterie de Dijon où il effectue ses classes. Le 16 avril 1940, il embarque à Marseille à destination de Bône (Algérie) pour intégrer le 35e Régiment de Tirailleurs Algériens (RTA). Le régiment passe la frontière Algéro-Tunisienne le 29/05/1940 à destination de Sfax et Gabès en Tunisie, où la troupe sera principalement occupée à la construction de retranchements et de positions défensives afin de protéger le territoire d’une invasion de l’armée italienne qui occupe la Libye voisine.

Après la capitulation de la France en juin 1940, Paul est réaffecté au 11e RTA (par dissolution du 35e), son régiment franchit la frontière Tuniso-Algérienne le 16/10/1940, puis entre au Maroc pour arriver à Fès le 18/10/1940. Dirigé vers le centre de regroupement d’Oujda, Paul est démobilisé le 26/12/1940, puis rentre à Barr, occupé par les Allemands.

Dès mars 1941, il est incorporé au Reichsarbeitsdienst (RAD) et affecté dans une imprimerie à Radolfzell au bord du Bodensee où il peut à nouveau exercer son métier de typographe. Le 25 août 1942, le jour même de la promulgation de l’ordonnance du Gauleiter Wagner, il est convoqué au conseil de révision à Singen (Pays de Bade).

Incorporé de force dans la Wehrmacht (Malgré-Nous) par le Wehrbezirskommando (W.B.K.) de Konstanz, il est affecté dans l’infanterie à la Stamm Kompanie Grenadier Ersatz Batallion 477 à Mezeritz (Miedzyrzecz Pologne) du 26/06/1943 au 14/07/1943, avant de rejoindre le II Feldausbildungs Regiment 720 du 15/07/1943 au 31/12/1943. Selon son parcours militaire, le régiment combat dans les secteurs de Sunasch et Nervel en Russie.

Le 1er janvier 1944, toujours sur le front russe, il rejoint le II Grenadier Regiment 565 jusqu’au 04/04/1944 où sa compagnie est chargée du convoyage d’un train de munitions à destination du secteur de Vitebsk en Biélorussie où les armées allemandes et russes sont au contact.

Après un arrêt dans le secteur de Wolkowitz (Lituanie), le destin de Paul va basculer : il est l’un des derniers soldats à monter dans les wagons de queue du train qui a déjà pris un peu de vitesse et un soldat, lui aussi incorporé de force, lui tend la main pour monter à bord.

Déséquilibré par son équipement et embarrassé par son fusil, la main de son camarade lui échappe. Il glisse du marchepied et tombe sur la voie. Dans sa chute, il est happé par la fin du convoi et traîné au sol sur plusieurs dizaines de mètres, s’agrippant au ballast pour survivre.

Le convoi est arrêté en urgence et les soldat se précipitent mais restent démunis devant la gravité des blessures : une jambe est entièrement sectionnée au-dessus du genou et la seconde, broyée, ne tient plus avec sa botte que par un mince lambeau de chair. Toujours conscient, Paul implore ses camarades de le secourir, de lui poser des garrots à l’aide de leurs ceinturons. Puis les infirmiers se précipitent et voyant l’hémorragie, demandent des volontaires pour donner leur sang. La transfusion se fait à même le sol, directement de bras à bras au moyen d’une pompe manuelle.

Une fois le blessé stabilisé et pansé, il est transporté d’urgence par une ambulance au service de chirurgie du Reserve Lazarett de Byalistok (Pologne) où le verdict est sans appel : son état est critique et l’amputation des deux jambes au niveau du tiers moyen des deux cuisses est inévitable. Un mois plus tard, le 06/05/1944, il est transporté au Reserve Lazarett de Deutsch Krone en Poméranie (aujourd’hui Walcz en Pologne), où il peut reprendre quelques forces et entamer sa longue rééducation.

​Début septembre 44, il est rapatrié au Reserve Lazarett de Mulhouse-Dornach où il poursuit sa convalescence, mais l’avancée des troupes libératrices de la 1ère armée française se fait menaçante et à peine une semaine plus tard, il est renvoyé vers Schwandorf, puis vers Straubing et enfin Regensburg (Ratisbone) où il sera fait prisonnier le 26/04/1945 par les troupes américaines avant d’être libéré pour être rapatrié 26/06/1945 par le centre de Metz.

​Débarqué quelques jours plus tard en gare de Barr, il retrouve enfin sa femme Alice et sa fille âgée de moins de 3 ans.

​Le retour à la vie civile fut compliqué : amputé des deux jambes, il ne pouvait plus exercer son métier de typographe et malgré une reconversion professionnelle au centre de rééducation des mutilés à Strasbourg, où il a appris le métier d’horloger, il ne retrouva plus d'emploi, faute d’employeur pouvant recevoir un travailleur handicapé.

​Il s’est alors consacré à sa famille, sa maison et son jardin, s’est investi à l’ADEIF pour aider ses camarades incorporés de force à constituer leurs dossiers, et enfin s’est engagé dans la vie municipale où, auprès du Maire Krieg, il a assumé trois mandats de conseiller municipal, sans jamais oublier sa passion pour le football dont il restera un supporter et spectateur assidu jusqu’à la fin de sa vie, en 1988.
Contributeur (Dublin Core)
Christian SCHMITTHEISLER
Source (Dublin Core)
Famille SCHMITTHEISLER
Relation (Dublin Core)
Classe 1918-1938
Collections
BARR Portraits

Ressources liées

Contenus avec " Relation : Paul SCHMITTHEISLER "
Titre Classe
Classe 1918-1938 Image